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Le Pérugin, perle perdue

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A Paris, le musée Jacquemart-André propose une exposition qui met à l’honneur le grand maître de la Renaissance italienne, coloriste célébré avant d’être raillé par la génération suivante.
«La Résurrection», du Pérugin, tableau réalisé entre 1500 et 1504. (Photo C.Lancien Cloisel Musée de la ville de Rouen)
publié le 10 novembre 2014 à 17h16

Presque cinq siècles après sa mort, la place du Pérugin (1450-1523), peintre raffiné installé à Florence qui connut une grande célébrité à la Renaissance, reste ambivalente. A Paris, le musée Jacquemart-André consacre au Perugino (ainsi appelé parce qu'il était originaire de Città della Pieve, à proximité de Pérouse, en Ombrie) une exposition riche de quelques très belles œuvres venues d'Italie ou des Etats-Unis. Il ne faut pas se laisser décourager par la mélancolie qui ressort de l'affiche - une Vierge à l'enfant trop parfaite pour être belle.

Ses relations avec Raphaël, de trente-cinq ans son cadet, restent une énigme. Indéniablement (encore que les peintures de ce dernier présentées à Jacquemart ne lui rendent guère hommage), l'adolescent a été profondément et durablement impressionné par la manière du Pérugin, au tournant du XVIe siècle. Il a été régulièrement présenté comme son élève, sur la foi de quelques phrases ambiguës présentes dans la biographie de Giorgio Vasari. En réalité, il n'existe aucun document attestant sa présence au sein de l'atelier que le Pérugin entretenait via San Giglio, près de l'hôpital de la ville.

Equilibre. Les articles contradictoires du catalogue, émaillés de faiblesses de traduction et d'incohérences, ne peuvent épuiser le sujet, n'ayant pour seule source que des spéculations stylistiques. Mais une chose est sûre : ce grand maître lui a ouvert la voie. Pierluigi de Vecchi, dans le ca