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Libération
Art contemporain

«AD NAUSEAM» aeternam

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Tania Mouraud expose au Mac/Val de Vitry-sur-Seine un monumental triptyque audiovisuel interrogeant l’histoire.
publié le 14 novembre 2014 à 19h16

Après son exposition cet été à Saint-Etienne (Loire) et avant sa rétrospective au centre Pompidou-Metz (Moselle), en 2015, Tania Mouraud (née en 1942 à Paris) présente au Mac/Val de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) une création audiovisuelle monumentale. Figure majeure de la scène française, l’artiste a opté, depuis plus de trente ans, pour des installations conjuguant sculptures, peintures, photographies, bandes-son, qu’elle prolonge parfois d’interventions dans les rues, comme à Vitry.

Trente-cinq mètres de long, sept mètres de haut : rien que par ses dimensions, le triptyque vidéo de Tania Mouraud, qui occupe la totalité de la salle d'exposition temporaire, est très, très, impressionnant. Il nous faut franchir un épais rideau noir pour pénétrer l'univers de l'artiste. Plongés dans l'obscurité, nous sommes immédiatement happés par la violence sourde d'AD NAUSEAM. On y découvre trois écrans gigantesques où sont projetées des images stupéfiantes, tournées dans une usine de recyclage de papier où l'on détruit les livres à grands coups d'imposants bulldozers, rythmées par un montage sonore entêtant - réalisé en collaboration avec l'Ircam - qui accentue la puissance et la violence des images.

Avec cette nouvelle vidéo, Tania Mouraud reprend l’un de ses thèmes majeurs, la destruction par l’homme de sa propre histoire, de la pensée, de la réflexion, de l’humanité en quelque sorte. D’autres images plus tragiques nous reviennent, autodafés, crimes de masse… On y verrait presqu