En histoire de l'art, la vérité n'est jamais sûre. Le musée Marmottan a voulu reprendre l'enquête autour de sa célébrité maison, Impression, soleil levant, de Claude Monet, qui donna son nom à l'impressionnisme lors de l'exposition d'un groupe d'artistes indépendants, en avril 1874, sur le boulevard des Capucines (lire ci-contre). «L'école des impressionnistes», ainsi fut titrée la chronique publiée par Louis Leroy dans un petit journal satirique, le Charivari. Ce surnom est donc né d'un calembour, visant une marine qui ne ressemblait même pas à un papier peint, au milieu de tableaux «torchonnés».
Tenant effectivement plus de l'air improvisé que de la symphonie, la peinture fut achetée par Ernest Hoschedé, mécène qui mérite mieux que la réputation de raté dont il a été affublé. Ses difficultés s'accumulant, à peine quatre ans plus tard, il dut la remettre à Drouot, pour le quart du prix. Pensant mieux la vendre, le commissaire-priseur la rebaptisa Impression, soleil couchant, intitulé qu'elle conserva près d'un siècle. Elle fut adjugée au docteur Georges de Bellio. Meilleur amateur d'art que médecin, cet adepte de l'homéopathie soignait gratuitement, avec plus ou moins d'efficacité, cette petite bande de peintres. Sa fille Victorine donna Impression à l'Académie en 1940 avec douze tableaux hérités de son père, six mois après les avoir mis à l'abri à Marmottan.
Tortillon. En se concentra