Etre au chaud dans un chalet suisse à Paris, c’est ce que l’on peut ressentir en entrant dans la galerie Farideh Cadot, dans le haut Marais, qui présente les récentes peintures et monotypes d’Alois Lichtsteiner. Il ne manque plus que le feu de cheminée pour contempler ces paysages alpins. D’une grande douceur, ces tableaux de montagnes enneigées sont comme des images méditatives sur la mystérieuse relation entre le perceptible et l’imperceptible.
Les œuvres de Lichtsteiner, né en 1950 à Ohmstal, en Suisse, sont à la frontière de l’abstraction tout en affirmant un lien étroit avec la figuration. En admirant ces toiles totalement lisses, on pénètre presque dans ce paysage plongé dans le silence, vidé de toute forme humaine et on toucherait quasiment les rochers noirs qui affleurent. Assez peu connu en France, Alois Lichtsteiner, même s’il est très préoccupé par le blanc, n’en est pas moins un excellent coloriste.
Faute de pouvoir lui organiser une grande rétrospective, la galeriste présente également trois peintures plus anciennes en couleur, qui font la jointure avec ses monotypes. Sur l’une, des petites taches - rouges, vertes, bleues - jaillissent sur la blancheur de la toile de façon tout à fait inattendue et inexpliquée, comme des petits objets oubliés - traces du passé ? Plus énigmatique, ce paysage montagneux qu’il barre d’une bande horizontale bleu ciel. Sur une autre toile, il a peint un sommet en vert, l’image prenant alors l’allure d’une radiographie ou d’une coupe gé