La patronne des musées sur le départ, le directeur du Palazzo Strozzi menacé : Florence, la capitale des arts, vit des heures difficiles, dans une période critique pour la culture en Italie.
Le 1er novembre, Cristina Acidini Luchinat a quitté la direction des musées, en réaction à un projet de loi visant à démanteler les «pôles muséaux» des grandes villes du pays : le sien compte 27 musées nationaux, villas et jardins publics. S'inspirant de l'expérience française, le gouvernement entend mettre fin à ce système mutualiste pour donner l'indépendance aux vingt principaux musées du pays, dont les Offices de Florence. Il voudrait en confier la gestion à des hommes d'affaires ou à des personnalités mieux à même, selon lui, de «rentabiliser les investissements dans la culture», alors que les budgets se sont effondrés.
Perquisitions. Dominant la scène florentine depuis vingt-trois ans, Cristina Acidini se trouvait dans la ligne de mire du Premier ministre, Matteo Renzi, lequel supportait mal son indépendance quand il était maire de la ville. Sitôt la nouvelle connue, 42 de ses confrères ont «vivement regretté» le départ anticipé de la surintendante en saluant «le renforcement des musées de Florence et l'ouverture à la coopération internationale conduits sous son égide». Les directeurs du British Museum, du MoMA de New York, de la Tate, à Londres, de l'Art Institute de Chicago, du LACMA, à Los Angeles, du Rijk