La fabuleuse collection provenant de Hildebrand Gurlitt, conservateur et marchand d’art enrôlé par Hitler, va se retrouver partagée entre la Suisse et l’Allemagne. Lundi, lors d’une annonce très attendue à Berlin, le gouvernement fédéral, la Bavière et le musée de Berne ont dévoilé leur accord passé sur le sort des Picasso, Matisse, Renoir, Munch ou Nolde retrouvés avec 1 200 œuvres chez le fils Gurlitt, Cornelius, décédé en mai à Munich, à 81 ans.
A sa grande surprise, le musée de Berne avait appris avoir été désigné comme seul héritier. Une manière pour le vieil homme de dénoncer le sort de renégat que lui avait réservé son pays à la fin de sa triste vie (Libération du 20 décembre 2013). La déclaration commune ne dissipe pas toutes les zones d'ombre d'un scandale qui a éclaboussé l'Allemagne. Mais il est établi que les œuvres arrachées aux familles victimes du nazisme leur seront rendues.
Pillage. Le musée accepte l'héritage, mais n'entrerait en possession que des œuvres qui ne seraient pas suspectées de provenir de ce pillage. Il s'agirait de la moitié de la collection, dont le noyau a été formé par le père de Hildebrand, qui était peintre. La partie la plus importante provient cependant des musées allemands, qui ont perdu en 1937 une vingtaine de milliers d'œuvres taxées de «dégénéré