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Exposition

A Cergy, alunissage réussi

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Dans le Val-d'Oise, l'exposition collective «Hypothèse de l'impact géant» s'intéresse aux minéraux venus de l'espace, fertile source d'imagination pour les artistes qui explorent leur impact dans les domaines de l'écologie, de la politique et de l'économie.
«La Terre vue du ciel», d'après Lucien Rudaux. (Photo DR)
publié le 25 novembre 2014 à 17h29

Tandis que le petit robot Philae s'est assoupi sur la comète Tchouri après sa cabriole cosmique, faute de jus, c'est à une autre collision que s'intéresse l'exposition «Hypothèse de l'impact géant», qui se tient jusqu'à samedi au Carreau de Cergy, dans le Val-d'Oise.

«L'hypothèse de l'impact géant est l'une des théories les plus admises sur la création de la Lune», écrit Le Sans-Titre, collectif composé de trois artistes-commissaires: Cécile Babiole, Cécile Azoulay et Julie Morel. La lune serait ainsi née, voici 4,5 milliards d'années, d'une collision apocalyptique d'une planète de la taille de Mars avec la Terre. Les roches éjectées lors de ce choc auraient fusionné entre elles, formant une masse rocheuse qui se serait peu à peu éloignée de la planète Terre jusqu'à devenir son satellite. En 2012, l'équipe du chercheur Frédéric Moynier a confirmé cette théorie par un léger excès de «zinc lourd» découvert dans les roches lunaires.

«Black Sound», de Cléa Coudsi et Eric Herbin. (Photo DR)

Ces minéraux et les secrets qu’ils recèlent, les guerres qu’ils déclenchent et les rêves qu’ils génèrent, forment précisément le fil rouge de cette exposition collective qui baigne dans une atmosphère mystérieuse. Comme si l’on arpentait une planète déserte où seuls subsisteraient ces cailloux chargés d’histoire, substances inorganiques, grains de silice, cristaux, sculptures érodées, témoins d’une civilisation disparue.
Dès l’entrée, Cléa Coudsi et Eric Herbin déploient l’imposant Black Sound, où des blocs de charbon fixés sur un pied tournant sont lus par une tige métallique, tels d’étranges vinyles. Une tentative de sonoriser les empreintes sédimentées dans ces blocs façonnés par des générations de mineurs à coups de pioches et de marteaux-piqueurs.

«Crystal Laser Feedback», de Martin Howse. (Photo DR)

Lumière verte 

Ces craquements amplifiés forment la bande-son de l'exposition, parasités par l'installation énigmatique Crystal Laser Feedback<