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marché de l'art

L’hypermarché de l’art friand de la marque

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La cote de Jeff Koons est l’une des plus élevées au monde, les nouveaux riches se l’arrachant.
New Shelton WetDrys Tripledecker, 1981, de Jeff Koons. (Photo Des Moines Art Center Permanent Collections, purchased with funds from Roy Halston Jeff Koons)
publié le 25 novembre 2014 à 19h36

Jeff Koons est une idole autour de laquelle dansent les musées, le marché, les collections et le public, avide de découvrir «l'artiste le plus cher au monde». L'expo de Beaubourg vient du Whitney de New York, où elle a reçu 400 000 visiteurs dans une orchestration implacable, évoquant les révérences versaillaises faites à Louis XIV.

L'artiste y était exposé dans les plus prestigieuses galeries, Gagosian et Zwirner. Tout le monde pouvait voir au Rockefeller Center son immense Split-Rocker, tête de vache schizo composée de 50 000 fleurs, et les vitrines de H & M promouvant une édition limitée de sacs décorés du Balloon Dog (30 euros). A Paris, c'est le BHV qui affiche son Popeye. Tel le corps du roi, au cœur du dispositif, l'homme s'est exhibé à poil devant un miroir dans Vanity Fair, arborant une musculature parfaite dans sa salle de gym, une lettre du titre («Koons is back !») cachant son pénis. L'ex-courtier de Wall Street n'a pas oublié l'insuccès commercial de ses images d'accouplement avec la Cicciolina.

Cercle. Le sommet de sa carrière, qu'il rappelle volontiers, est son passage à Versailles, où Jean-Jacques Aillagon l'invita il y a six ans. Proche de François Pinault, celui qui régnait alors sur le domaine le reconnaissait : «Quand un établissement public expose un artiste, sa valeur sur le marché monte. C'est un effet inévitable, cela ne doit pas empêcher les musées d'exposer les créa