Morten Sondergaard, né le 3 octobre 1964 à Copenhague (Danemark), est un poète scandinave au rire rabelaisien. Sa sensible Pharmacie des mots, livre-objet à tirage limité, paraît ces jours-ci aux éditions Joca Seria. Sondergaard vit à Paris depuis plus de trois mois, et s'y plaît. Il parle d'une «onde porteuse, c'est assez métaphysique, tout se produit dès que l'on déplace quelque chose. Paris est un endroit voué au mouvement». Il le dit sans ironie, et on le croit volontiers ; il comprend déjà un peu le français, même si son traducteur, Olivier Brossard, s'empresse de l'épauler en anglais.
Traduire la Pharmacie des mots, aujourd'hui disponible en dix langues (finnois, gallois, russe, grec, etc.), est le premier défi qu'a dû affronter Sondergaard. Lancé en 2010, son livre s'est vendu à plus de 2 000 exemplaires dans le royaume nordique et a provoqué alentour des vagues de désir. Il n'avait pas imaginé, lors de sa conception, que sa Pharmacie serait à la fois exposée dans les galeries comme œuvre d'art et utilisée dans les écoles danoises pour apprendre la structure de la langue. Le Danemark aime les poètes, la France aussi. D'où la série de manifestations, lectures, concerts, etc., qui signent, pendant une semaine à Paris, puis à Nantes, l'arrivée attendue de la fameuse boîte «vert sombre, couleur de la police dans les années 50 au Danemark». Une co