Bienvenue au siège social du port maritime de Rouen, tour octogonale peu avenante posée sur les bords de Seine. Bienvenue aussi dans le monde de l’art et de la culture puisque, sitôt franchi le sas d’entrée, le visiteur découvre dans le hall deux vitrines où sont nichés, derrière des vitres blindées, huit petits portraits datant de la Renaissance. De très jolies pièces extraites du musée d’Ecouen (Val-d’Oise), et exposées ici pendant une courte semaine.
Inversion. Ce lundi 17 novembre, le visiteur découvre aussi dans le hall un bel aréopage de conservateurs, de directeurs et de fonctionnaires parisiens puisque c'est jour de vernissage : Haropa Rouen - c'est l'autre nom du port, depuis qu'il est associé à ceux du Havre et de Paris - est l'une des cinq sociétés retenues pour participer au programme «L'entreprise à l'œuvre», projet né il y a quelques mois dans le cerveau bouillonnant d'Aurélie Filippetti, alors ministre de la Culture. Principe : puisqu'il n'est pas toujours facile d'emmener les entreprises vers le monde de l'art, faisons entrer les œuvres d'art dans les entreprises. Cette inversion est séduisante. Mais pas simple à mettre en œuvre.
L'affaire a été confiée à Rodolphe Rapetti, conservateur général du patrimoine et commissaire d'exposition. Celui-ci a choisi de former des binômes musée-entreprise, les musées proposant des expos thématiques (de dix pièces maximum) au ministère et les entreprises retenues par les directions région