«Inside» : dedans. Donc aussi, forcément : dehors. Pour un lieu (le Palais de Tokyo) dont la nouveauté, dans l'histoire du commissariat, aura été il y a quinze ans de mettre l'art contemporain dans le dehors, de le transformer en papier peint ou en fête foraine (une baraque à frites accueille le chaland en guise de billetterie), la gageure de produire «une expérience unique, une traversée risquée de soi dont l'espace d'exposition est le sujet et la métaphore», dixit le livret d'accompagnement, c'est-à-dire de ramener l'extériorité à une duplicité, semble perdue d'avance. Le Palais de Tokyo, on y mange, on y boit, on s'y habille et on s'y promène comme dans un décor qui change à chaque saison, on ne s'arrête nulle part. Comme à l'habitude, c'est donc plutôt un cimetière ou un marché couvert qu'on a l'impression de traverser au long d'«Inside» - ce qui n'est pas nécessairement un reproche. Pas d'illumination ni de génuflexion, pas de «risques», pas celui, en tout cas, de tomber dans l'erreur attardée d'une «expérience esthétique» de quelque ordre que ce soit.
Eclaboussures. Les œuvres alignées dans un parcours de pénombre maligne évoquent à différents degrés l'impossibilité de demeurer dans l'intime sans que l'extérieur se rappelle à nous. La pièce la plus significative à ce titre est la bien connue Get Out of My Mind, Get Out of This Room (1968) de Bruce Nauman, constituée d'une chambre vide et d'une bande enregistrée où