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Delacroix, carnets à vif

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A Paris, une expo associe toiles du peintre et objets rapportés de son voyage au Maghreb en 1832.
publié le 16 décembre 2014 à 17h36

Le Maroc est au cœur de plusieurs expositions cette année en France, qui apportent un écho à la foisonnante saison culturelle organisée depuis quatre ans par l'Institut français de Rabat à travers le royaume. Le musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (Mucem), à Marseille, a présenté ainsi les bronzes romains de l'antique Volubilis, où Idriss Ier trouva refuge. En marge de cette saison, à Toulouse, le musée des Augustins consacre une ambitieuse exposition à Jean-Joseph Benjamin-Constant, Toulousain parti en 1872 peindre les mirages de l'orientalisme. On passera sur une présentation inaccomplie à l'Institut du monde arabe de la création d'aujourd'hui au Maroc, qui laisse voir plus d'artistes officiels qu'ils ne le mériteraient.

Le musée national Eugène-Delacroix, pour sa part, installé dans la dernière demeure parisienne du peintre, propose d'assortir ses toiles avec des objets ramenés du Maroc en 1832. Y figure notamment l'arrivée au village d'un caïd, qui aura inspiré Benjamin-Constant. A 33 ans, Delacroix est parti avec une ambassade, destinée à apaiser le sultan du Maroc après l'expédition coloniale lancée en Algérie, entamant un tour de six mois du Maghreb et de l'Andalousie. Figure du romantisme, il a déjà bien fait scandale au Salon avec les bizarreries de ses massacres, inspirées de la Grèce contemporaine et de l'Antiquité mésopotamienne. Il part cette fois, selon ses mots, au contact de «l'Antiquité vivante». Il en ramène des carn