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Eliasson, le monde à l’envers

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A la Fondation Vuitton, à Paris, le plasticien danois propose un parcours de lumières et de sphères. Terrain d’expérimentation pour le visiteur, centré sur la question du rapport à l’autre.
«Map for Unthought Thoughts» d'Olafur Eliasson. (Photo Iwan Baan)
publié le 22 décembre 2014 à 17h06

On est au bois de Boulogne. Lieu de promenade, tel que le XIXe siècle de Napoléon III l'a fantasmé : déambulation et surprise, où l'on découvre au détour d'une allée rocaille et faux lac, chute d'eau hydraulique, voire chalet suisse. Le bois comme jardin hétéroclite. Quand on arrive de Paris à pied, depuis le métro Sablons, on n'est ainsi guère surpris d'être accueilli à la Fondation Vuitton par une cascade artificielle qui ruisselle et ricoche sur les marches d'un escalier aussi géant qu'impraticable façon bosquets de Versailles : depuis la route, on aperçoit au bas de cet amphithéâtre les visiteurs arpentant les rives d'une rivière intérieure. Cela ressemble, en miniature, au quartier du gouvernement à Berlin, quand on observe, depuis la rue, la Spree coincée entre les deux «Maisons» de Stephan Braunfels.

C’est donc comme si le bâtiment de Frank Gehry avait voulu continuer cette promenade baroque du Bois.

matriochka. Une fois à l'intérieur, quand on se retrouve à grimper de terrasse en terrasse les escaliers qui mènent à une sorte de belvédère, on a cette fois l'impression d'être enfermé au Mont-Saint-Michel. Ailleurs, en redescendant, ce sera la cale d'un bateau ou les fondations du Louvre médiéval. Ceci quand on marche. A l'arrêt, tout n'est que transparence tanguante, agora légèrement désorientée. Aussi bien l'exposition inaugurale consacrée à l'artiste danois d'origine islandaise Olafur Eliasson et intitulée «Contact» pour