Le musée de Detroit est sauvé. Le 10 décembre, la ville est sortie du redressement judiciaire qui lui a été imposé il y a un an et demi pour défaut de paiement d'une dette de 14 milliards d'euros. «Le même jour, à 14 h 15, nous avons ouvert notre propre procédure pour modifier le statut du musée afin de le protéger définitivement», nous indique son directeur, Graham Beal.
De passage en France, pour une réunion de l'association franco-américaine des musées Frame, il nous confie «son soulagement de clore la pire période de sa vie : après quatre-vingt-quinze ans passés comme musée municipal, le Detroit Institute of Art va devenir fondation, si bien qu'il ne pourra plus être affecté par les ennuis de la municipalité». Depuis deux ans, les Américains se sont mobilisés pour éviter le sacrifice d'une collection publique. «Des sondages, souligne Graham Beal, ont montré que, pour une majorité d'habitants, le musée avait plus d'importance que les pensions de retraite», dont la ville ne pouvait plus assurer le versement.
«Cauchemar». La fréquentation est montée à un record de 785 000 visiteurs. Son budget de fonctionnement est désormais assuré par trois comtés voisins (Oakland, Macomb, Wayne), qui ont décidé par référendum en 2012 d'augmenter leurs taxes en conséquence. Dans le même temps, le musée s'est engagé à assurer son propre financement. En tout, d'ici 2022, il l