En mars 1902, Jean-Joseph Benjamin-Constant envoie son effigie au musée de Florence, en Italie, qui l’a sollicité pour enrichir sa prestigieuse galerie de portraits d’artistes. Dans cette peinture presque en grisaille, il fait montre de sa maestria, en se donnant l’air d’un juge sévère de son époque. Il est académicien, commandeur de la Légion d’honneur, il a fait partie du jury de la société de peinture et du Conseil national des beaux-arts, il a été appelé à décorer la Sorbonne, l’Hôtel de Ville de Paris, l’Opéra-comique… Il meurt deux mois plus tard, à 57 ans, n’ayant guère survécu au décès de son fils emporté par une pneumonie, dont il laisse un portrait émouvant au côté de son frère.
Sultan ottoman. Ces œuvres scandent l'exposition montrée au musée des Augustins de Toulouse, avant Montréal (lire ci-contre), sur cet artiste ainsi redécouvert après une longue éclipse. En ces temps où l'édition d'art tend à sombrer dans la pauvreté, le catalogue, publié chez Hazan, est un exemple remarquable d'étude d'un héritage en grande partie perdu de vue. Hormis les tableaux dont on ignore la provenance, la plupart des œuvres de l'exposition ont été sorties des réserves où elles avaient été oubliées, parfois roulées. Nombre d'entre elles, dont de spectaculaires grands formats que l'artiste réalisait seul à destination des palais publics, ont été restaurées.
«Le Soir sur les terrasses» (1879). Photo Mbam. Brian Merrett
Avant de se rendre aux