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Libération

Mort du peintre allemand A.R. Penck

publié le 4 mai 2017 à 20h46

Ses personnages filiformes et schématiques, réduits très simplement à des bâtonnets, font face, dans des toiles saturées de formes, de signes et de créatures, à des situations tumultueuses. Comme occupés à chercher leur place au cœur du tableau et au-delà.

A.R. Penck, Ralf Winkler de son vrai nom, mort mardi à Zurich à 77 ans, a lui aussi longtemps cherché sa place au milieu des affres de l’histoire de l’Allemagne d’après-guerre. Né à Dresde en 1939, il grandit dans une ville dévastée. Devenu artiste, sans être diplômé après avoir raté les concours d’entrées des Beaux-Arts de Berlin et de Dresde, s’affranchissant de la mode et de la norme du réalisme socialiste, il est inquiété à plusieurs reprises par les autorités est-allemandes.

En 1980, Penck passe à l’Ouest, où sa peinture est reconnue. Il est désormais associé à une génération de peintres allemands (Lüpertz, Immendorff, Baselitz) réunis sous l’étiquette du «nouvel expressionnisme allemand» ou celle de «nouveaux fauves». D’un pinceau fougueux, ils se débarrassent des affres de l’histoire allemande récente. L’œuvre de Penck est moins linéaire que ce qu’on en a dit. Et «Rites de passage», la rétrospective que la Fondation Maeght a inaugurée le 18 mars (et qui dure jusqu’au 18 juin), donne l’occasion de s’en convaincre.