C'est le seul geste qu'on ait gardé de César, l'empereur, et peut-être à tort : celui de brandir son pouce pour signifier un bon ou mauvais vouloir. César, le sculpteur, sort le sien comme d'autres leur bite, exhibant sa puissance et son idée. Le moulage de son doigt, toutes matières et tailles confondues, est l'autre œuvre emblématique du Marseillais, d'où son érection sur la piazza du centre Pompidou, en version bronze, immense et dorée. Mais cette «antisculpture»-là n'est hélas pas tout à fait assez grande pour les proportions du lieu, et vient plutôt pointer la vanité du geste - ce n'était sans doute pas voulu.
Au cœur de l’expo, un pouce de 40 cm en résine orange et luisante ressemble à un bonbon. D’ailleurs, César avait aussi fait des pouces en sucre, vendus comme des sucettes - on ne sait s’ils étaient aromatisés à l’anis - et des pouces en verre pour la cristallerie Daum - on ne sait combien ils étaient vendus. Ces produits dérivés ne sont pas visibles ici, pas même mentionnés. Dans une rétrospective, faut-il ne montrer que ce que l’époque ne trouve pas honteux ? Il est toujours possible de se «rattraper» à la boutique en dehors de l’expo, où une série limitée de pouces en chocolat de chez Ladurée est en vente.