Pas très loin de sa maison de Scanie, dans le sud de la Suède, le photographe britannique Stephen Gill a installé un perchoir au bord d'un champ, près d'un ruisseau. Juste à côté, il a posé un appareil photo avec une cellule sensible aux mouvements. Régulièrement, Stephen Gill a prélevé les clichés qui composent aujourd'hui son désopilant livre The Pillar, édité par Nobody Books, la maison d'édition qu'il a créée en 2005. Au fil des pages, en noir et blanc ou en couleur, face ou dos caméra, des oiseaux font les beaux, se contorsionnent, atterrissent comme des stars ou s'ébrouent en déployant leurs plumages tels des capes majestueuses. Les volatiles sortent le grand jeu. On dirait qu'ils posent et défilent sous l'œil bienveillant de la caméra, lorgnant parfois la lentille pour se faire bien voir. Et quand l'appareil capte un regard, les bêtes ont des attitudes qu'on jurerait humaines, vraiment mignonnes ou l'œil carrément mauvais. Après le remarqué Night Procession, publié en 2017, où le photographe avait saisi dans ses flashs des animaux en pleine nuit, The Pillar poursuit l'observation de la vie animale avec candeur. Stephen Gill a ainsi découvert que la Scanie abrite 186 espèces d'oiseaux (sur les 250 du pays). Jamais il n'avait imaginé retrouver sur ses photos une vie sociale si riche où les cigognes discutent avec les pigeons.
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