C’est une expo qui renvoie à un temps où la peinture cherchait à fâcher plutôt qu’à plaire, se repliant sur elle-même, boudeuse et paranoïaque, se méfiant de tout et de tout le monde, y compris d’elle-même, habitée par zéro sentiment mais par une multitude de déductions, de calculs, de spéculations. Michel Parmentier, né en 1938 et mort en 2000, voua sa vie à cette quête, y laissant un peu plus que des poils de pinceaux.

Calques de Michel Parmentier

Huysmans n'est pas seulement le romancier post-baudelairien, enguirlandé de substantifs et d'adjectifs rares, c'est aussi un critique d'art tantôt enthousiaste, tantôt sarcastique dont les articles reflètent, nuancent ou complètent les goûts et les dégoûts de son personnage le plus célèbre : Des Esseintes, le héros d'A rebours. Orsay documente cet œil décadentiste entre visions et kitsch.

Joris-Karl Huysmans au musée d'Orsay

Evoquant trois générations, le récit tourne autour de quatre frères dont la mère, diminuée physiquement et intellectuellement par une crise cardiaque, doit être prise en charge. A travers le portrait de cette fratrie de Fuyang, ville de l'est de la Chine dont est originaire le cinéaste Gu Xiaogang, ce premier film est somptueux par son ampleur et sa maîtrise. Avec Atlantique de Mati Diop, l'autre grande découverte de Cannes 2019.

Séjour dans les Monts Fuchun de Gu Xiaogang

On lit peu les Quatre Filles du docteur March en Europe. Le roman que Louisa May Alcott publia en 1868, largement autobiographique, évoque les espoirs et ambitions de quatre sœurs, chacune amoureuse d'un art, aspirant à la liberté dans leur adolescence puis se heurtant plus tard à une société dominée par l'argent et la condescendance masculine. Cette adaptation par Greta Gerwig redonne au texte original son mordant et sa modernité.

Les Filles du docteur March de Greta Gerwig