1 - Avec Katharine Hepburn et Cary Grant
Même quatre-vingts ans plus tard, un confinement dans une villa factice de studio hollywoodien semble soudain infiniment hospitalier. Katharine Hepburn s'y débat entre trois hommes : son ex-mari, son fiancé et un jeune idéaliste. Alors que l'argument de départ d'une romcom est normalement d'assister au rapprochement inéluctable entre deux êtres «que tout oppose» (la pute et le milliardaire de Pretty Woman), le Hollywood classique s'attacha plutôt à réconcilier les ménages : le philosophe Stanley Cavell a appelé cela la comédie du remariage. Cary Grant se dévouera souvent pour ré-épouser ses ex over and over, Kate Hepburn ici, Irene Dunne dans Mon épouse favorite, ou la pétulante Rosalind Russell dans la Dame du vendredi. Film important aussi parce que Hepburn y prononce cet adage indispensable à toute héroïne de romcom : «I don't want to be worshipped, I want to be loved.» («Je ne veux pas être adulée, je veux être aimée.») En robe de vestale aux plissures immaculées.
Indiscrétions de George Cukor (1940), visible sur LaCinetek.
Photo Rue des Archives. BCA
2 - Avec Meg Ryan et Billy Crystal
Bien avant les projets fleuves de Richard Linklater, discuter pendant plus de dix ans pour savoir si un homme et une femme peuvent être amis sans arrière-pensées sexuelles était possible dans le cinéma hollywoodien de la fin des années 80. C'est le sujet qui occupe Meg Ryan