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Lek Kiatsirikajorn : paradis en ruines

A travers les photos, films et installations de 26 artistes non européens, jeunes ou confirmés, le musée du Quai-Branly présente sa première exposition contemporaine dans un parcours dense où l’image sert de fil conducteur à des enquêtes qui interrogent la mémoire de leurs pays.
Lek Kiatsirikajorn, Chatchawan Hongnhang From Leoi Province, Jangwattana, Nonthaburi, série «Lost in Paradise», 2011. (Photo Lek Kiatsirikajorn. Musée du Quai Branly)
publié le 19 juillet 2020 à 17h36

Diplômé des beaux-arts de l’université de Bangkok et spécialisé en peinture, Lek Kiatsirikajorn, né en 1977, a vécu un temps au Royaume-Uni. Puis il est retourné dans son pays. Là, il découvre les changements, et voit la Thaïlande avec un nouvel œil, plus critique. Pendant son absence, la marche forcée de son pays vers l’industrialisation, le tourisme et l’urbanisation pour devenir le cinquième Tigre d’Asie, s’est poursuivie de façon accrue, avec des conséquences lourdes pour l’environnement et les terres agricoles. C’est ce que le photographe décrit dans «Lost in Paradise», superbe série de paysages où poussent des constructions flambant neuves qui ont déjà l’air de ruines. Attaché au pouvoir de la photographie comme témoignage, Lek Kiatsirikajorn y voit aussi une dimension magique, comme une future machine à remonter le temps.