Et si le rêve secret des constructeurs était que nous ne marchions plus jamais ? Tout le monde sur quatre ou deux roues et la planète tournerait mieux, les usines aussi. Provocation ? Pas si sûr, quand on découvre « i-Real », un prototype de fauteuil électrique sur lequel Toyota travaille depuis trois ans et dont une version finalisée a été présentée au salon de Tokyo l’année dernière. Au départ, c’est une petite équipe du département Recherche et développement qui s’est amusée, à ses heures perdues, à imaginer un moyen de locomotion urbain dédié aux seniors.
Sous le terme pudique de « senior » se cache une réalité implacable que décrit avec moult statistiques l’Organisation mondiale de la santé : du fait de l’augmentation constante de notre espérance de vie, nous serons de plus en plus nombreux à vivre (très) vieux dans les mégalopoles modernes. Selon toute vraisemblance, d’ici à une trentaine d’années, on aura la vie devant soi à 80 ans. Dès lors, il n’est pas question pour les constructeurs d’ignorer ce «papy-boom» du XXIe siècle.
Mais entre la vue qui baisse, l’arthrose qui engourdit les doigts, les jambes qui flageolent et les réflexes qui diminuent, confier une voiture à un sémillant centenaire peut vite la transformer en arme de guerre aux heures de pointe. Pragmatique, Toyota a pris très au sérieux l’idée de ses chercheurs de proposer un fauteuil électrique. Ce drôle d’engin, « l’i-Real », est doté de trois roues et pèse 100 kg, dont la moitié vient du poids des batter