Menu
Libération

Voitures sur prise

Article réservé aux abonnés
publié le 8 mai 2010 à 18h19
(mis à jour le 7 juin 2010 à 18h21)

Cela n'aura échappé à personne, la voiture électrique apparaît comme le sauveur de l'humanité, ou plus modestement comme « la » solution à tous nos problèmes de mobilité. La promesse est d'autant plus fascinante, que cette voiture providentielle n'est toujours pas en vente, mais d'ici peu, c'est promis, vous pourrez être un citoyen modèle au volant d'une auto labélisée « 100% pur Watt ». Vous aurez alors l'embarras du choix, puisqu'en 2012/2013 quasiment tous les constructeurs proposeront une voiture à « brancher » sur secteur.

C'est autant une question d'avenir que d'image de marque. Renault l'a compris avant les autres en annonçant pas moins de quatre modèles électriques et prévoit, avec une forte dose de méthode Coué, une part de marché de 10% pour l'électrique en 2020. Les plus sceptiques tablent plutôt sur 1,5 à 3%, mais ils se convertissent malgré tout au phénomène, car il n'est pas question de passer pour un mauvais coucheur de l'environnement. Cependant, dans un premier temps avec une autonomie limitée à 100/150 km, sans parler du réseau de bornes de recharge à mettre en place à l'échelon national, cette révolution électrique a toutes les chances d'être cantonnée à un usage urbain. Dès lors, s'offrir une citadine uniquement pour la ville risque de faire passer la voiture électrique pour un privilège de classe. Comment en effet, un Français lambda qui paye déjà sa Clio à crédit, pourrait-il basculer sur une voiture électrique plus chère et bien moins polyvale