Petite analyse sociologique de la population du stand Porsche par un vendeur maison. «Ça va du mec qui veut faire croire qu'il a l'argent au papi de 75 ans qui veut se faire plaisir une dernière fois.» L'entrée est filtrée : «Il faut avoir une invitation ou être propriétaire d'une grosse berline.» Ce n'est pas le cas de Mathias et Gaspard, 12 et 13 ans. A la maison, c'est plutôt Peugeot 206 pour l'un, et Renault Kangoo pour l'autre. Ils étrennent virtuellement le Boxster Spyder intérieur cuir rouge, et tranchent : «C'est celle-là qu'on prend.»
Arrive Antoine, 24 ans, brosse gominée, blazer bleu sur chemise blanche et jean serré. Profil de passionné : papa est proprio d'une Porsche ancienne et lui a transmis le goût de la voiture d'exception. Il vient de finir un stage chez un courtier en assurances, spécialisé dans la clientèle haut de gamme. «Les femmes disent que les Porschistes sont tous des blaireaux.» Une injustice : «C'est sûr qu'il y a des beaufs, parce qu'il y a des Porsche d'occasion à 35 000 euros, accessibles à la classe moyenne. Mais c'est pas la majorité.» Direction la Speedster 911, «bleu profond». Un jeune maigrelet, période acnéique, se fait prendre en photo par une dame du stand. Il s'enfonce dans le siège, attrape le volant et penche la tête en avant, l'air viril. Flash.
Au suivant. La Carrera GTS Cabriolet, 116 000 euros : Richard et Jacqueline, 58 ans, sont venus «se baigner dans l'ambiance Porsche»<