Au rayon des grands clichés de l’Amérique éternelle, la Cadillac Eldorado Biarritz de 1959 tient une place de choix, au côté de Marilyn Monroe et d’Hollywood. Démesurément longue (5,70 m) avec ses ailerons interminables en forme de fusées, son pare-brise panoramique et son gargantuesque V8 de 345 ch, cette Cadillac symbolise l’âge d’or de l’automobile, celui des années 50 à 70.
Directement inspiré de la conquête spatiale, son design extravagant était synonyme de progrès et de confiance en l’avenir d’un monde forcément meilleur. Un demi-siècle plus tard, il est évident que les voitures ont perdu de leur superbe. Banalisée, accusée de pollution, reléguée au simple statut d’objet de déplacement, la bagnole est entrée en résistance sociétale, et il faut tout le talent des jeunes publicitaires pour entretenir le mythe.
Ces derniers ne se privent pas de puiser dans le paradis perdu d'une automobile libre de toute contrainte. Il suffit d'observer le nombre d'annonces qui utilisent la Ford Mustang des sixties comme symbole de «coolitude», ou encore la Corvette sur une route déserte d'Arizona comme imagerie de l'évasion suprême. Aujourd'hui, l'Amérique se cherche une nouvelle icône automobile contemporaine. On a cru un moment que la Chevrolet Volt serait la colombe du renouveau. Lancée en 2011, cette voiture électrique révolutionnaire –elle se recharge toute seule à l'aide d'un petit moteur essence–, avait tout pour elle: autonomie de 600 km, image vertueuse, modernité. Problè