C’est bien connu, il n’y a pas de femmes dans le secteur automobile. Dans les allées du Salon de l’auto de Genève, des centaines de représentantes du deuxième sexe errent sur les stands : ce sont les hôtesses d’accueil. Les constructeurs les choisissent jeunes, et bien de chez eux, pour défendre leurs penchants nationalistes.
A première vue, tout est question de look. Sur le stand Citroën, les jeunes filles ont passé des uniformes gris, sans décolleté. Un exemple de classe à la française ? «On n'a pas eu de chance cette année. Autant la robe grise, c'était pas rigolo, mais la ceinture turquoise, c'est franchement moche ! Et avec ces ballerines cheap, on s'abîme le dos», peste Julie (1). Avec envie, elle montre du doigt sa collègue de la marque DS. Elle a hérité d'une robe noire distinguée : à véhicule haut de gamme, présentation haut de gamme.
«Tape-à-l’œil» italien et pompom girls suisses
Chez Maserati, on l'a bien compris. De grandes gigues de plus d'1,80 m couvertes de voile noir enchaînent poses lascives et sourires forcés sur les derniers modèles de sportives. Des mannequins ? «Wi, je viens du Brrrésil, c'est mon métier», répond Lucia. «Les Italiens, c'est particulier. Chaque année, ils font dans le tape-à-l'œil», balance une Française. Et ça marche… un peu. Les photographes se pressent sur le stand et se félicitent de leurs clichés, profitant du courage offert par une langue peu parlée. «Qu'est-ce qu'elle est bonne !» De vieux messieurs entretiennent la conversation : «Vous aim