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Libération
Enquête

Qui sent quoi ? la guerre des jus

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Pourquoi les Français sont-ils chauvins et les Japonais si singuliers ? Comment les Etats-Unis influencent-ils le reste du monde ? Décryptage du business mondial des parfums best-sellers. 
publié le 17 janvier 2013 à 10h23

Finalement, c’est comme un résultat d’élections : interprétations de chiffres, soupesage de pourcentages, dissection de paramètres, supputation de conséquences, commentaires, congratulation et dénégation. Apprendre que les Américains boudent leurs propres leaders ou que les Français sont ultra-conservateurs ; que les Chinois préfèrent un peu de poésie ; que le Japon s’entiche d’un quasi inconnu ; que les Brésiliens sont xénophobes et que les Russes aiment la délicatesse : tout cela, et bien plus encore, se lit entre les lignes des tops 5, 10 ou 30 de la parfumerie. Chaque acteur de l’industrie olfactive connaît donc par cœur ces listes (Secodip, Nielsen, etc.) qui classent les produits selon leurs performances commerciales. Le but étant bien sûr d’y figurer, de progresser, de ne pas se laisser dépasser. Voyons voir.

En France, n’étant jamais mieux servi que par soi-même, on consomme français, voire franco-français, des parfums français appartenant à un groupe français. D’aussi loin que la mémoire remonte, et mis à part Lady Million de Paco Rabanne, marque française appartenant au groupe catalan Puig, qui se place en 8e position, nul ne se souvient d’une année au cours de laquelle un alien aurait seulement mis le commencement du début d’une pointe de tentacule dans nos vingt premières places. En 2011, Aromatics Elixir, de l’Américain Clinique, fait 22e. Avec CK One de Calvin Klein, ils ne sont que deux au top 30 France. Comparé au « ranking » US (Coco Mademoiselle de Chanel et