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Libération

La greffe de moustache: un business au poil en Turquie

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publié le 29 janvier 2013 à 10h23

Jusque-là, il y avait les bains, le café et les fameux «délices» sucrés. La moustache est en passe de les rejoindre au rang des spécialités mondialement reconnues de la Turquie. Le pays accueille de plus en plus d’hommes en mal de poils qui viennent se faire greffer.

Le Dr Selahattin Tulunay est un chirurgien esthétique qui s'occupe des hommes au système pileux déficient. A la tête d’un prospère cabinet privé jusque-là spécialisé dans les transplantations de cheveux, il s’est rapidement adapté à cette nouvelle demande.

«Cela fait environ trois ans que je fais des implants de moustaches», confie-t-il, «beaucoup d'hommes sont venus me voir en me disant "j'ai 40 ans, je suis à la tête d'une grosse entreprise et à l'étranger, on ne me prend pas au sérieux, je veux que l'on voie que j'ai des poils"».

Tout juste trentenaire, Engin Koç s'est longtemps désespéré de son visage glabre. Avant de s'offrir, il y a sept mois, la «brosse» de ses rêves sur une table d'opération. «J'ai voulu ressembler aux anciens Turcs, aux Ottomans, et comme j'ai l'âme assez nostalgique et une admiration pour cette époque, j'ai fait ces implants», raconte-t-il avec fierté, «la moustache est un symbole de la virilité turque».

Depuis des lustres, la moustache est effectivement une affaire très sérieuse en Turquie. Un dicton populaire y affirme d'ailleurs qu'un «homme sans moustache est comme une maison sans balcon». Sa forme y est même lue politiquement.

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