De l'art de la Cologne comme de celui de la fugue : répétition d'un thème sur plusieurs altérations, variables à l'infini mais respectant strictement cohérence et structure. On dit de J. S. Bach qu'il était autant mathématicien que compositeur, on imagine que Jean-Claude Ellena est architecte aussi bien que parfumeur, appliquant les canons de la forme pour mieux s'en affranchir, creusant le sillon de l'eau de Cologne pour en réalité la réinventer (jadis ailleurs, désormais en exclusivité pour Hermès). « Ode à une matière qui se reflèterait à l'infini en jouant de ses points d'appui », obsession de la ligne claire, du produit fondamental, de la surprise dans la linéarité. Après Pamplemousse rose et Gentiane blanche, voici, à partir du 1er avril, son nouveau duo d'eaux.
La première s'appelle Mandarine Ambrée. Étonnante ? Non, puisqu'elle offre exactement ce qu'elle annonce. C'est-à-dire une mandarine, pardi, encore verte, très acidulée, presque pétillante. Singulière ? Oui, en ce qu'elle s'accorde au fruit de la passion symétriquement mordant, et qu'à l'issue de ce mariage pourtant peu coutumier l'ambre vient velouter l'âcreté de l'agrume. C'est délicieux.
La deuxième, dite Narcisse bleu, sort du cadre usuel des hespéridés pour s'appuyer sur cette sorte de crocus post-hivernal qui, au naturel, sent presque l'humeur humaine. Il est ici traité comme sorti de terre, avec un aspect pierreux et une puissante amertume en guise de fraîcheur. Mais, point e
Exercices de style dans la Cologne
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par Maïté Turonnet
publié le 25 mars 2013 à 12h08
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