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Libération
RECIT

Un rocher dans un jardin

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Avec un chiffre d’affaires de 2,2 milliards d’euros et 2 200 boutiques, l’entreprise Yves Rocher s’est hissée au plus haut, bien que toujours ancrée dans son fief breton : la Gacilly. Comment une marque à l’image plutôt surannée, née sur un marché, en est arrivée à conquérir le monde ? Une vraie saga.
L’éco-hôtel Spa Yves Rocher, à La Gacilly. (DR)
publié le 26 septembre 2013 à 17h05

Falbalas, vin rouge et rouge à lèvres. Images tricolores en double page des magazines. Du rêve pour les HLM du monde entier où l’on s’imagine peut-être que les Français nagent tous dans le No5 et le champagne. La vérité oblige à dire que hé bien ! non, le quotidien d’ici n’est pas si rutilant. Et le champion de la beauté made in France n’a pas de vitrines sous les frondaisons de l’avenue Montaigne. Non plus de maison de couture (Petit Bateau, ça ne compte pas) ni de directeur artistique people que l’on voit partout. Celui que les Chinois en Chine nomment, comme il y est d’usage, par approximation phonique et symbolique « Yifu Li Xue » (Neige Paris), s’appelle donc Yves Rocher et continue de produire en Haute-Bretagne, dans son bourg d’origine, La Gacilly.

Après Yves et Jacques, Bris

Yves Rocher? Devant Dior ou Chanel! L’entreprise longtemps synonyme de pas cher, pas chic, est pour la cinquième année consécutive la préférée des Français (1). Cinquante-quatre ans après son inscription au registre du commerce, elle s’affiche aussi number one (en volume) sur les parfums, le maquillage et les soins cosmétiques, avec un chiffre d’affaires de 2,2 milliards d’euros ; employeur de 15 000 salariés (250 000 en ajoutant les partenaires, fournisseurs, esthéticiennes, cultivateurs) ; archiviste d’un listing comptant quarante-cinq millions de clients ; responsable de plus de deux mille deux cents boutiques ; créatrice de milliers de produits, etc.

Succès auxquels s’ajoute l’accession à la hype qui lui pend au nez. Cert