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Libération
Crash-test

Du collagène à boire et à manger

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Des antioxydants qui rendent beau de l’intérieur ? On a tenté d’avaler la pilule.
Inner Beauti, la beauté thaï en bonbecs. (Photo DR)
publié le 17 janvier 2014 à 20h36

Tout a commencé dans une épicerie ouverte 24 heures sur 24 dans une grande avenue de Bangkok. Oui, Bangkok. Errant dans les allées du minimarket, on (la moitié mâle de l'attelage) est frappé de stupeur au rayon cosmétiques devant ces petites pochettes roses. Des petits sachets sur lesquels on lit : «Inner Beauti»,«boté intérieure». L'emballage est recouvert d'un joli imprimé du genre rosée du matin, et on lit, en thaï ou en anglais, qu'il s'agit de pilules remplies de «collagène marin 1 000 Plus Gluta-Q10». Ce dernier étant, nous renseigne obligeamment l'université Tufts, à Boston, qui travaille sur le vieillissement et les maladies intestinales de la souris, un antioxydant alimentaire. Laissons nous tenter par la beauté intérieure en bonbecs (qui n'a certes rien de nouveau sous nos latitudes, cf. Oenobiol et consorts), mais en thaï et avec l'idée que c'est vraiment la beauté intérieure qui compte, l'autre, elle se fane, se mange pas en salade, etc.

Bon, la jeune femme sur l'emballage est souriante et très jolie. Comme quoi, même une marque qui vend des produits pour la beauté intérieure ne va pas prendre Princesse Fiona de Shrek pour faire la réclame.

Et les pilules alors ? Il y en a cinq, énormes, du genre qui t’arrache la gorge à la déglutition, à prendre pendant une petite semaine. Bilan : à part la sensation étrange d’avoir avalé un bout de ferraille pendant une demi-heure, eh bien, pas grand-chose. Si ça se trouve, l’œsophage est devenu une bom