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Libération
Décolleté

Wonderbra, les yeux pour leurrer

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La marque de soutien-gorges "push-up" fête ses vingt ans en 2014.
Une publicité pour Wonderbra, en 1995. (Photo DR)
publié le 29 août 2014 à 18h06

«J'ai dit les yeux.» Tout le monde se souvient de cette injonction lancée en 1994 sur tous les arrêts de bus par la majestueuse Eva Herzigova se lançant tous seins dehors à l'assaut du marché du push-up, tentant de convaincre les gens que la beauté est intérieure, et pas dans le soutien-gorge rehaussant.

Vingt ans déjà que le Wonderbra, désormais passé dans le langage courant, aide nombre de décolletés à décoller grâce à des coussinets amovibles qui relèvent toute poitrine ayant, euh, subi la loi de la gravité ou celle, plus simple, du petit nichon. La marque lance une campagne devenue quasi culte, juste après celle d'Aubade en 1993 avec ses voluptueuses leçons «lui offrir un peu d'ivresse», «s'il s'évanouit, appelez le 15» etc., qui n'était pas mal non plus.

«Regardez-moi dans les yeux», un cauchemar pour les automobilistes qui s'empapaoutent à qui mieux mieux, selon la légende urbaine, et pour certaines féministes, les affiches sommant le passant de choisir entre les yeux et les seins, ne lui donnant aucun choix. Il faut regarder cette affiche comme en son temps la jeune Myriam avait emprisonné le badaud avec son magnifique et trompeur «demain j'enlève le bas».

De wonder, «émerveillement», et de bra, «soutien-gorge», le Wonderbra dit bien ce qu'il veut dire. Le push-up ou soutien-gorge ampliforme apparaît sur les pin-up canadiennes dans les années 50, pigeonnant les seins les plus menus, puis devient en 1961 le Wo