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Expo

Thomas Knights voit roux

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Le photographe britannique expose à New York ses portraits et tente de réhabiliter les hommes à chevelure de feu, souvent victimes de préjugés.
Les railleries contre les roux ne semblent pas sérieusement considérées comme une forme de discrimination. (Photo Thomas Knights)
publié le 8 septembre 2014 à 16h04

Une expo avec que des roux ? Des rouquemoutes, des rouquins, des poils de carotte ? Voilà qui paraît un brin pointu de la mèche, mais Thomas Knights, un photographe britannique et doté, qui l'eut cru, d'une magnifique chevelure rouge, l'a fait, à la galerie Bosi de New York. Pour sa première exposition solo, le trentenaire présente jusqu'au 14 septembre (il a aussi fait des vidéos) 40 hommes roux, flamboyants portraits, hipster ou pas, souvent torse nu, genre sexy et sensible, avec fond bleu pour bien faire ressortir la couleur, sous le titre Red Hot. Ça dit bien ce que ça veut dire: les roux aussi peuvent être sexy, quoi, ras-le-bol de les percevoir comme des indésirables, moches, souvent pas sympas, voire méchants. A chacun son combat.

Et pourquoi pas celui de réhabiliter les roux, en effet, qu'on conspue depuis la nuit des temps et l'apparition de ce gène capillaire qui touche en gros 3 % de la population (13 % en Ecosse, berceau de la rouquemouterie, 11 % en Irlande). Prends Judas, en haut de la pile des fumiers, souvent représenté avec les cheveux roux, la couleur de tous les maux, le symbole de l'hypocrisie, du mensonge, de la trahison, du démon. La preuve, c'est la couleur du renard, animal perfide et voleur comme chacun (qui a des poules pas rousses) le sait.