Le photographe français Richard Schroeder a réalisé une série de clichés composés de femmes rousses entièrement nues sur fond noir, comme pour mieux les révéler à la lumière. «J'ai commencé il y a cinq ou six ans. C'est arrivé par hasard. J'ai photographié à sa demande une amie nue, parce qu'elle devait tourner une scène nue et qu'elle n'avait jamais fait ça. Avec moi, elle était à l'aise et voulait savoir "ce que ça fait de se retrouver à poil devant un objectif". Elle était rousse. J'ai trouvé ça génial. Ce hasard esthétique, cette peau très blanche, ce contraste… Je me suis dit qu'il y avait vraiment quelque chose à faire avec, tout en restant très simple. Ça a été l'élément déclencheur de la série», explique-t-il aujourd'hui.
Venus, I'm Not Like Everybody Else (1), réunit 25 portraits de femmes. Pas de casting, pas de mannequins, elles sont venues le voir par le bouche à oreille. Aussi, «comme il n'y a ni décor ni rien, on gomme toute connotation sociale. On ne peut pas dire : "Là c'est une bourgeoise, là c'est une prolo." On se retrouve comme à la naissance. Et ça aussi, ça m'intéressait», souligne-t-il. Derrière son Hasselblad à dos numérique, il capte une petite part de leur mystère. Tout est dicté par la lumière et ses ombres. Son cadre, précis, est toujours carré. Un travail qui évoque Boticelli et la peinture de la Renaissance, tout autant que les nus de Paulo Roversi.
Quant à Richard Schroeder il envisage de faire un autre travail sur les femmes du monde entier.
(1) Le catalogue est disponible à la galerie Sit Down, à Paris, et à la galerie Huit, à Arles.
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