Après la projection des Marches du palais, Philippe Caubère parle, comme à son habitude à bâtons rompus.
Enjeu. Au fur et à mesure que j’avançais dans la création des spectacles, j’avais l’impression que je réglais des comptes avec moi-même. J’ai eu plus de sentiment de solitude dans les troupes que seul en scène. J’ai eu l’impression d’être en compagnie des autres imaginaires, de les incarner, d’être en eux et de les avoir en moi. Ils étaient comme je voulais qu’ils soient, j’étais comme un tyran et le public m’encourageait et ça n’a pas posé de problème avec mon entourage. Ceux qui ont bloqué le plus, c’est les patrons. Et encore, Ariane, j’ai tellement le sentiment qu’elle m’a programmé pour tout ça... Elle a vu la Danse du diable mais quand ça parlait d’elle, elle n’a pas voulu voir. Mais elle a envoyé ses acteurs. Mes proches, eux, ont suivi tout ça avec affection, un peu de trouble parfois. Mais ils ont toujours très bien compris quel était l’enjeu pour moi, tragique si on peut dire, de vie et de mort en tout cas. Ils étaient fiers que je passe ma vie à m’emparer d’eux, et dans un sens, il préfèrent sûrement que je le fasse de manière imaginaire, parce que dans la vie, je les aurais tellement fait chier...
Personnage. La seule impudeur dont je n’ai pas eu le courage c’est d’appeler mon personnage de mon nom. On me l’a pas mal reproché, mais je n’ai pas pu. C’est sûrement la limite de mes capacités humaines, psychologiques. Dans l’idéal, j’aurais préféré qu’