Comment votent les villes? Ou plutôt, compte tenu de l'urbanisation
généralisée de l'espace français, comment votent les différents types d'espaces urbains? La réponse à ces questions est moins facile qu'il n'y paraît. Les dynamiques politiques dans l'espace urbain sont malaisées à appréhender avec les outils statistiques habituels. Le département constitue un très mauvais découpage, trop restreint pour les grandes agglomérations, trop vaste pour les autres. La circonscription présente l'inconvénient de regrouper souvent des configurations géographiques hétérogènes, associant quelques quartiers d'une ville importante à des «campagnes» plus ou moins urbanisées.
Grâce à sa masse, l'aire métropolitaine de Paris, dont la population d'environ 13 millions d'habitants s'étend au-delà des limites administratives de l'Ile-de-France, permet d'observer dans de meilleures conditions la différenciation politique de l'espace urbain. Les cartes de cette page présentent un découpage inhabituel. On a regroupé cent vingt circonscriptions en quatre grands types (voir légende). Les résultats ainsi exprimés présentent des différenciations géographiques très nettes.
TROIS «VILLES». Dans ce Grand Paris, trois situations-types se détachent.
1. La première est celle de la zone centrale, renforcée par la banlieue ouest et sud: c'est celle de la légitimité du monde politique et de l'urbanité assumée. Les partis protestataires y sont faibles et une «gauche civique» qui tend à remplacer, auprès des habitan