Deux lectures très différentes peuvent être proposées des résultats
du premier tour dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Les résultats du Front national expriment bien cette ambivalence.
D'un côté, on observe un enracinement du Front national qui progresse globalement, surtout dans des circonscriptions où il était relativement faible en 1993 mais aussi dans les municipalités récemment gagnées, où il dépasse nettement les 30%; il peut même espérer des élus à Vitrolles ou à Toulon. Le FN réussit assez bien dans sa tentative de substitution au Parti communiste dans l'électorat populaire, comme à La Ciotat, à Aubagne ou à La Seyne. Le PCF profite peu de la poussée à gauche malgré son implantation traditionnelle. Il tient dans des milieux suburbains structurés (quartiers Nord de Marseille et Martigues) mais ne remonte pas la pente ailleurs.
Cependant, on note que le FN stagne dans le centre de Marseille, à Nice, à Aix et à Avignon. Les Alpes-Maritimes sont l'un des trois départements métropolitains où il est en baisse par rapport à 1993. Sa progression est limitée dans les Alpes-de-Haute-Provence. Dans ces différents lieux, c'est le PS qui tire partie des difficultés de la droite parlementaire. Celle-ci s'en sort plutôt bien à Nice où le ralliement de Jacques Peyrat au RPR a permis un transfert d'électorat en douceur. Dans le Var, l'écroulement des «caciques» se poursuit, et cela profite au PS qui, en gagnant une dizaine de points presque partout, double parfois son score, h