Menu
Libération
SPECIAL EUROPRIDE

Le culte des codes du corps

Article réservé aux abonnés
De la tête au pied, des oreilles aux pectoraux, la silhouette gay est étudiée, pesée, sculptée, exposée. Boule à zéro, barbichettes, sent-bon, crèmes, épilation, tatouages, piercing, muscu, esctasy... Quelques tocades homos.
publié le 28 juin 1997 à 4h34

Parmi les nombreuses révolutions du comportement homo plus ou moins

induites par l'apparition et le développement du sida, il est remarquable que le culte exalté du corps ait pris un essor essentiel. Le dossier spécial maigrir d'un magazine féminin n'est que gniogniotte en regard des oukazes que s'imposent aujourd'hui une forte minorité de gays et de lesbiennes, apôtres du toujours plus: de biscoteaux, de stéroïdes, de cuissots, de pectoraux mais aussi , plus de crèmes (de jour et de nuit), plus de parfums, plus de douche à la Javel («de chez Lacroix, chérie...»). De la tête aux pieds, petit inventaire des maniaqueries et des tocades plus ou moins toqués.

Couéffer. Court, court, toujours, jusqu'à la pointe du ras. Historiquement, ce sont les kikis (autre noms pour minets en bombers) qui ont commencé vers le 15 février 1984 vers 21h30. Ce soir-là, Didier coupait les boucles d'or de Tom quand soudain sa tondeuse ripa. D'un accident, Didier fit une tendance à très long terme, plus connue lors de l'incorpo sous le nom de code de «la boule à zéro». Si l'armée et ses soldats sont bien entendu le phantasme de référence ­ sauf chez les filles où l'on pratique aussi le crâne rasé ­, on est en droit de ricaner sur ces escadrons de réformés P4 qui ont ainsi trouvé le moyen de faire quand même leur service. Cette vogue s'est d'autant plus enracinée qu'elle a permis à toute une génération de nouveaux chauves de revendiquer leur calvitie de façon plus sexy que la mèche camouflage à la Gisc