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SPECIAL EUROPRIDE. Une communauté pionnière culturelle. Les éclaireurs techno. De la disco à la house, à Londres, Paris, New York, les gays ont renouvelé la scène nocturne. Flambeau repris aujourd'hui par les hétérosexuels.

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publié le 28 juin 1997 à 4h36

Il y a quelques années, quand certains producteurs ou journalistes prétendaient que la dance music était le meilleur vecteur de la culture gay, personne n'écoutait. La musique de club était alors soit décriée, soit peu analysée, et il semblait hasardeux de souligner un lien entre une scène underground récente et une culture déjà riche qui n'aspirait qu'à une légitimisation normative. Aujourd'hui, il paraît évident pour les observateurs que la house et la scène nocturne en général ont été énormément influencées par les gays, qu'ils soient chanteurs, musiciens, producteurs ou DJ's. Mais rien ne semble très clair sur le devenir d'un tel crédit car le rôle de leader de la dance music gay est désormais un phénomène du passé.

La scène gay nocturne actuelle n'est pourtant pas apparue du jour au lendemain. Les clubs gay new-yorkais comme Le Jardin et Flamingo ont pavé le chemin des grands clubs de Manhattan tel le Studio 54. Le mouvement disco est clairement né de ces clubs underground et s'est diffusé à travers le monde via les discothèques immenses telles Heaven à Londres et le Palace à Paris. Dans un sens, la disco des années 70, la pop et la Hi-NRG des années 80 sont le vrai fondement de ce mouvement caché qui a continué à être nourri par les vrais sanctuaires que furent les clubs le Saint et le Paradise Garage à New York. Dans la pop, c'est grâce à des groupes tels que Frankie Goes To Hollywood, Dead Or Alive, Culture Club, Erasure et Bronski Beat que le sexe et l'image gay sont