New York, de notre correspondant.
Le chômage a beau être au plus bas aux Etats-Unis, on ne compte quasiment plus une journée sans qu'une entreprise importante n'annonce des licenciements massifs. D'après la firme américaine spécialisée dans l'outplacement (1) Challenger, Gray and Christmas, les entreprises américaines ont annoncé en 1998 des réductions d'effectifs de 677 795 personnes, un chiffre supérieur de 10% à 1993 qui était le pic le plus élevé depuis le début de la décennie. Compte tenu des résultats actuels de l'économie américaine et notamment du dynamisme de la consommation, le fait est d'autant plus frappant qu'il semble s'accélérer: avec plus de 100 000 licenciements annoncés pour le seul mois de décembre, le chiffre a doublé par rapport à novembre. Et, pour le reste de l'année, il était déjà en hausse de 57% par rapport à l'année précédente. Le mouvement de fusions et acquisitions accélère, semble-t-il, un phénomène qui devrait se poursuivre dans les prochains mois. D'après John Challenger, le patron de Challenger, Gray and Christmas, les estimations de réductions d'effectifs annoncées à l'occasion de ces fusions sont, en effet, probablement sous-estimées.
Dernier exemple en date, Bank America, qui après avoir programmé en avril entre 5 000 et 8 000 suppressions de poste lors de l'annonce de sa fusion avec Nations Bank, a porté, le mois dernier, le chiffre à 18 000. Ce n'est que le sommet de l'iceberg: partout ces fusions mettent en évidence des redondances, notam