Bangalore, envoyé spécial.
Sur Mahatma Gandhi Road ou Brigade Road, les avenues les plus commerçantes, le regard bute partout sur une pléthore de slogans publicitaires. Pancartes, banderoles, affiches fraîchement peintes, tout est bon pour solliciter le candidat à l'informatique. «CCDC, Come with us, your life will change» ou «Manu Cie, join us and then go West, young man», référence à l'aventure américaine. Consacrée depuis une bonne décennie «Silicon Valley indienne», avec ses 241 firmes indiennes et les 70 multinationales présentes tous les géants mondiaux y ont des bureaux et souvent des usines, Bangalore n'a jamais connu une telle frénésie informatique. Le secteur affiche une prospérité insolente avec une croissance annuelle de 52%. Sur les 60 milliards de roupies (presque 1 milliard de francs) en valeurs d'exportation dégagés par l'Inde en 1997-1998, un bon tiers a été réalisé à Bangalore. A entendre les professionnels sur place, cette prééminence a encore de beaux jours devant elle. Et chacun de vanter ici le fantastique «réservoir de matière grise» que recèle la cité. En fait, l'actuelle effervescence, ici on dit «le rush», a trait au rêve américain, plus fort que jamais. Ces derniers mois, la presse fait état des besoins colossaux des Etats-Unis en ingénieurs informatiques, estimés à quelque 100 000 personnes. Des perspectives qui peuvent bousculer bien des plans de carrière. «On a rarement assisté à une telle mobilisation pour les métiers de l'informatique,