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Libération

Forum temps de travail. Au nom de la loi.

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par Pierre BOISARD
publié le 15 février 1999 à 23h33

Le cahier Emploi inaugure ses chroniques consacrées aux rythmes, à

l'organisation et au droit du travail en France et en Europe.

La réduction de la durée du travail n'est pas un phénomène franco-français. A l'échelle européenne, le Royaume-Uni reste le seul pays où la semaine de travail continue de s'allonger ­ elle frisait les 44 heures en 1996. Partout ailleurs, elle est en décrue. Il est intéressant de préciser que ces quinze dernières années, la baisse amorcée dans la plupart des pays d'Europe a laissé la France plutôt à la traîne, puisque, entre 1983 et 1996, l'horaire hebdomadaire d'un temps plein a même légèrement augmenté dans l'Hexagone, passant de 39,7 heures à 39,8 heures. Il est donc logique d'offrir aux salariés français la possibilité de baisser leur durée du travail. En outre, si l'on compare la durée du travail de l'ensemble des salariés, y compris les temps partiels, on constate que les Français travaillent en moyenne nettement plus que les Danois ou les Néerlandais (36,9 heures par semaine contre 34,3 et 31,6 heures). Pourquoi ne pas emboîter le pas à ces pays qui, à voir l'état de leur économie, semblent plutôt bien s'accommoder de cette baisse de la durée du travail? Mais prendre exemple sur nos voisins suppose, au-delà des chiffres, de considérer les objectifs qu'ils se sont fixés et les voies qu'ils ont suivies.

Le gouvernement français, en décrétant le passage à 35 heures, veut d'abord créer des emplois. L'ordre des priorités n'est pas le même dans les au