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Profil de patrons intérimaires. Une spécialité encore peu prisée en France.

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publié le 15 février 1999 à 23h33

L'intérim des cadres dirigeants a-t-il un avenir en France? La

formule vient des Pays-Bas, elle a conquis l'Europe anglo-saxonne et scandinave, elle démarre doucettement sous nos cieux. Deux à trois sociétés se par- tagent le marché hexagonal de l'«intérim management». Il faut dire qu'il est tout petit: il génère en gros 10 à 15 millions de chiffre d'affaires par an, lorsque les Belges ou les Anglais affichent des chiffres d'affaire dix fois plus importants. En Grande-Bretagne notamment, le boss en intérim n'est pas le type qui n'a pas pu retrouver un emploi stable à sa pointure, du moins pas seulement. Beaucoup d'ex-patrons de start-up (1), ayant décroché et vendu leur entreprise en empochant le gros lot, pratiquent l'intérim, histoire de se remettre dans le bain six mois ou un an, après avoir épuisé les joies du golf. Des millionnaires intérimaires en quelque sorte.

Expertise. En France, le profil des intérim-manageurs est beaucoup plus classique. Sur les 400 mis en fiches par Boyden Interim Executive, un chasseur de têtes international qui a ajouté la corde intérim à son arc, beaucoup de quadra-cinquagénaires. Obligés de composer avec un marché de l'emploi qui les boude compte tenu de leur âge et de leur niveau de compétence et de salaire, ils vendent leur expertise à durée déterminée à défaut d'arriver à la monnayer à plein temps. «Tous sont d'anciens directeurs généraux ou d'"ex-ligne un comme on dit, ayant occupé des fonctions de direction aux finances, au marketing ou