Quatorze millions, soit un actif sur dix, c'est le nombre de home
based heroes ou travailleurs indépendants recensés aux Etats-Unis. En France, l'Insee les ignore encore. Selon les estimations, le nombre de travailleurs indépendants s'élèverait à environ 2,7 millions de personnes. Un chiffre qui recouvre aussi bien des professions libérales classiques, comme les médecins, les avocats, qu'une ribambelle de nouveaux métiers versés à l'indépendance du fait de l'externalisation croissante d'activités de service, du chômage aussi, qui pousse de plus en plus de privés d'emploi à créer leur activité et de jeunes à s'établir, notamment dans les métiers liés aux nouvelles technologies. En 1990, seulement 1 500 informaticiens travaillaient à domicile. Ils étaient 15 000 en 1995 et plus de 30 000 au début de l'année dernière. Selon l'Ifop, ces nouveaux indépendants sont majoritairement jeunes, 58% ont entre 25 et 44 ans. Un tiers d'entre eux exercent leur activité en région parisienne et 24% dans une ville de plus de 100 000 habitants. Aucune structure syndicale, que ce soit du côté patronal ou salarié, ni officielle n'a pris en compte l'ampleur du phénomène. Les solos commencent à se regrouper, souvent via l'Internet. Les sites consacrés à ces nouveaux indépendants fleurissent. Les «cyberworkers» par exemple ont déjà1 700 membres répartis sur toute la planète qui s'échangent du boulot et des informations sur le site de l'association (1). Free-lance en Europe, une association montée pa