«Les puces ou les circuits intégrés de l'électronique sont une
expression visuelle de la pensée contemporaine. Le contraire de la pensée unique: ça part dans toutes les directions. Comme le plan d'une ville d'aujourd'hui, qui témoigne d'un urbanisme allant dans tous les sens. Mais en plus, on a affaire ici à une image en coupe: il faut ajouter à toutes les indications visuelles différents niveaux accumulés. Il faut visualiser plusieurs plans, ça s'agrippe à tout, ça touche à tout. On en vient presque à penser que le cinéma correspond à une pensée archaïque: le circuit imprimé, l'ordinateur, le réseau, le Net c'est complètement contemporain, il faut utiliser ça. J'ai utilisé des circuits intégrés et des puces en correspondance avec un animal j'ai l'habitude d'associer des objets au comportement des animaux et l'animal, c'était la méduse. Grâce à ses tentacules, la méduse peut aller dans tous les sens. C'est un animal d'eau et, aujourd'hui, on commence à fabriquer des ordinateurs avec des éléments liquides, toutes les mémoires devraient bientôt être liquides, parce que l'eau peut capter plus de mémoire qu'un circuit électrique: de sorte qu'on aurait des tuyaux, non plus des fils. Avec les circuits intégrés, on n'est plus dans un art qui s'arrête, il n'y a plus de limite, on est toujours dans l'accumulation. Le circuit est un modèle pour les images contemporaines, parce qu'il n'y a plus d'image idéale. Et ce, depuis la fin des années 50, précisément depuis qu'on a commenc