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Libération

EMPLOI: Les doublures entrent en scène.La «job rotation», une méthode née au Danemark, permet de remplacer les salariés partis en formation par des chômeurs.

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publié le 15 mars 1999 à 0h08

Former l'ensemble des salariés ­ 190 personnes ­ sans perturber la

production, voilà le dilemme auquel a été confronté, l'an dernier, l'équipementier automobile Facam. Ce plan de formation, prévu sur dix-huit mois, le fabriquant d'accessoires plastifiés ne pouvait en faire l'économie. «Nous venions de regrouper nos trois unités de fabrication. Il fallait repasser des normes qualité, réorganiser la production et l'améliorer en formant nos salariés à la polyvalence», explique Bruno Masurel, directeur de la société implantée à Leers (Nord). Alors, quoi faire: prendre des intérimaires pour remplacer les absents? «Trop cher pour une durée aussi longue.» Pourquoi ne pas essayer la méthode danoise baptisée «job rotation» (rotation d'emplois), lui souffle l'Agefos-PME (1). Elle consiste à remplacer les salariés en formation par des demandeurs d'emploi préalablement formés aux postes de travail. Séduisant, le principe nécessite cependant des connexions avec l'ANPE et les structures d'insertion locales afin de repérer les demandeurs d'emploi et les mettre à niveau. Mais son coût est avantageux. La formation des chômeurs est financée par les deniers publics. Neuf personnes ont intégré l'entreprise en novembre, en CDD d'un an. «C'est le plus long contrat que j'aie depuis 1989. J'ai la possibilité d'apprendre un vrai métier et de mettre enfin le pied dans la porte», explique Mohamed, 31 ans, un des nouveaux arrivés. Au bout de cinq mois, l'équipementier sait déjà qu'il pourra garder la