La question titille tous ceux qui restent encore abonnés aux 39
heures. Que font de leur temps libre rallongé les nouveaux élus des 35 heures? La réponse est encore un vaste chantier d'étude mais, en recoupant tel ou tel sondage, s'esquissent quelques données. A ceux qui craignaient que les Français ne sombrent dans l'ennui, 63% répondent qu'ils font davantage de choses en dehors du travail, selon une enquête de la CFDT menée auprès de salariés vivant à 35 heures depuis plus six mois (1). En général, des activités pour soi (sport, loisir en tout genre), ou pour les siens (famille, amis"). Peu s'investissent dans de nouveaux domaines: les salariés au temps réduit «dégustent» tout ce qu'ils faisaient auparavant dans la précipitation. Selon la CFDT, 53% des hommes se consacrent à leurs loisirs préférés, 48% des femmes élisent la famille contre seulement 28% des hommes. Aux mâles le sport, aux mères la vie aux fourneaux? «Dans le temps libre, on retrouve les inégalités habituelles, explique Pierre Boisard, chercheur au Centre d'études de l'emploi. Avec un risque qu'elles ne s'aggravent si on ne fait rien. On pourrait par exemple instaurer une sorte de discrimination positive en accordant une prime aux hommes qui prendraient le mercredi.» A la division sexuée des tâches se collent les inégalités de revenus, d'éducation, de cadre de vie" Plus on est diplômé et aisé, moins on a de mal à s'occuper. A l'autre bout de l'échelle, le temps libre peut prendre la couleur de l'ennui. «Il y