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EMPLOI: Forum des techniques et des hommes. Enfants de la com.

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par Denis ETTIGHOFFER
publié le 12 avril 1999 à 0h41

Il devrait se vendre 2,4 millions de micro-ordinateurs en 1999. Une

dizaine de millions de Français utilisent déjà un téléphone portable. Les objets communicants se diffusent désormais à toute allure. Ils font de nous les «hommes terminaux» d'une société branchée dans laquelle s'émiettent les frontières entre vies privée et professionnelle. Plus d'un tiers des Français reconnaissent travailler chez eux, et 43% règlent des problèmes personnels sur leur lieu de travail (1). Par voie de conséquence, l'intermédiation électronique domine leurs échanges interpersonnels: 52% des contacts se font aujourd'hui par le truchement du téléphone. Le face-à-face se réduit au bénéfice des messageries électroniques. La ligne de démarcation entre objets communicants mobiles et fixes s'estompe au bénéfice d'une logique d'«homme terminal». Hypercommunicant, chacun peut se projeter instantanément, selon son choix, dans un espace-temps qui le relie avec toutes les composantes de sa bulle de communication personnelle. Il n'y a pas si longtemps, il était parfois interdit de parler sur le lieu de travail. Aujourd'hui au contraire, dans une société de l'impatience, on demande aux gens d'être efficaces collectivement en utilisant de façon intensive les télécommunications. La mise sous tension des individus est générale. Le nombre de salariés affectés par le «zéro délai» a doublé en moins de dix ans.

Les outils communicants sont des instruments d'efficacité, mais ils constituent aussi un vrai risque. Is