Ils avaient commis une pièce de théâtre sur les 35 heures; ce
mois-ci, les acteurs de la troupe lyonnaise Guichets fermés en commercialisent la version filmée. L'Heure H du DRH a déjà séduit Danone ou France Télécom qui se sont portés acquéreurs de ce vingt-six minutes conçu à la manière d'une sitcom de fin de soirée: comique troupier, scénario minimaliste, personnages caricaturaux et fin heureuse la signature d'un accord de réduction du temps de travail , bien sûr. Dans le rôle du directeur, l'ultralibéral de service, «pourvu que ça ne coûte rien et que la productivité soit maintenue», c'est sa devise. Et s'il a 35 jours pour passer aux 35 heures, décision du président de son holding, ami supposé de Martine Aubry, il laisse à sa directrice des ressources humaines, tailleur crème et talons hauts, le soin de boucler l'affaire à sa place. Pour compléter le tableau, un consultant pédagogue y enseigne l'art de réorganiser la production, d'optimiser les compétences par la formation, de gagner ainsi en productivité et en emplois nouveaux. Les cadres sont rétifs, «d'accord pour travailler aux 35 heures mais pas tous les jours». Le délégué syndical n'est pas au mieux, les salariés un peu trop pragmatiques pour ne pas être suspectés de réciter la leçon, surtout lorsque l'un d'eux déclare: «Je préfère penser qu'une meilleure organisation va générer des embauches que compter sur la bonne volonté de qui que ce soit, direction ou syndicat.» Et dire qu'il paraît que c'est comme ça que ç