«Dans ma boîte, les gens se ruent sur les forums de discussions. On
y ragote à mort», raconte Babeth, 34 ans, directrice marketing dans la filiale française d'une start-up (1) américaine. Le secteur de la high-tech fusionne très vite. Pour une majorité de ses salariés, utiliser l'Internet pour glaner des informations en sous-main (qui est en négo avec qui, que sont devenus les salariés de telle société, etc.?) est un sport quasi quotidien. «Bruits de rachat, perspectives d'évolution chez X", politique de salaires et avantages en nature, on cherche à savoir comment ça se passe ailleurs, poursuit-elle.Ce sont surtout des rumeurs et parfois de vraies fuites: quand quelqu'un a la haine contre sa boîte, il balance une info sur le forum.» Du coup, certains employeurs un peu crispés interdisent les connexions de leurs salariés aux forums de discussions. Sous prétexte que ce qui s'y dit n'a pas de lien direct avec l'activité de l'entreprise. Ou que ce genre d'échanges favorise la fuite d'informations. Ce qui n'est pas entièrement faux. Recensé. Une société comme E-watch s'est fait une spécialité de la traque aux infos, vraies ou moins vraies, qui circulent sur le réseau. Elle confectionne pour ses clients des sortes de revue de l'Internet, comme il existe des revues de presse. Tout ce qui s'est écrit sur le compte des clients dans les forums de discussions, les mailing-lists ou sur les sites web y est recensé.
Dégoter des informations sur l'Internet est assez aisé, même pour l'intern